03/02/2009

Les géants du Nord Pas de Calais

geant-phinaert-lille.jpgLa région Nord Pas de Calais est le "pays des fêtes et des géants".Près de 300 d'entre eux vivent aux quatre coins du territoire régional. Ils sont les symboles des cités et peuvent représenter des héros imaginaires, des personnages historiques ou même des animaux.
Portés par une ou plusieurs personnes, ils se déplacent seuls ou en couple, quelquefois en famille, lors de leur jour de fête. En effet, chaque géant possède son jour de sortie, parfois depuis le XVIème siècle.
Les Géants naissent, grandissent, se marient, fondent une famille et meurent comme les hommes.
Dans le Nord Pas de Calais, il n'est pas de fête sans Géants. Le Nord Pas de Calais est le pays des géants «Reuze», en flamand, ou «Gayants» dans le douaisis. Ce sont des personnages de carton pâte, peints dans des couleurs vives où domine le plus souvent le rouge feu et les jaunes allumés, et armés d'une structure d'osier. La plupart du temps, ils portent des noms liés par un bout de sentiment à la ville. À quelques exceptions près, les géants sont toujours la représentation des héros profanes de leur citée, ou des laborieux mais positifs moyens de la ville.

Matériellement, le géant peut prendre des formes différentes : mannequin d'osier porté, personnage sur échasses, tête fixée au sommet d'une hampe avec le porteur dissimulé sous une draperie, statue colossale transportée sur un char, une plateforme, un ponton ou des roulettes.

Le «panier» ou la structure du géant est traditionnellement en osier. Un matériau léger et souple qui peut amplifier les mouvements de danse des porteurs. Ces derniers peuvent être de un à six voire plus et peuvent être capables d'animer un géant pesant parfois quelque 370 kg pour 8 m 50 de haut (Gayant à Douai)

Ils sont implantés sur l'ensemble du département du Nord et sont moins nombreux dans le Pas-de- Calais.

Presque toutes les villes organisent un carnaval et sortent régulièrement leurs géants. Le Nord ne compte pas moins de 300 grands mannequins d'osier d'une dizaine de mètres de haut : Martin et Martine à Cambrai, Lydéric et Phinaert à Lille... A Douai, madame Gayant a bien du mal à ramener à la maison son mari, parti faire la tournée des débits de boisson de la ville. La tradition de ces figures tutélaires est si vivace, que les représentants des héros légendaires continuent, depuis le XIVe siècle, de se marier et d'avoir des enfants.

A Dunkerque, au printemps, chahut, chansons et bals rythment durant plusieurs semaines le plus prestigieux carnaval de la région. Les festivités rappellent les jours de liesse qui précédaient autrefois, la veille de Mardi gras, le départ des pêcheurs pour l'Islande. Sous la protection du géant Reuze Papa, et la conduite d'un tambour-major déguisé en grenadier d'Empire, le cortège des « carnavaleux », déguisés, grimés, travestis parcourt la ville en une mascarade grotesque et réjouissante, interpelle les spectateurs, divulgue les petits secrets de la ville, arrose les passants, lance des poissons dans la foule...

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Les beffrois du Nord Pas de Calais

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Les beffrois sont des anciennes tours de guet. Dans chaque grande ville du Nord Pas de Calais, vous aurez certainement l'occasion de les voir et, peut-être une chance de les visiter (contacter les offices du tourisme). On dit parfois qu'ils ont été érigés dans le but de contrer le pouvoir de l'Eglise essayant d'augmenter leur hauteur en fonction des flèches des églises afin d'affirmer le poids du pouvoir civil... Le beffroi que l'on peut voir dans de nombreuses villes du Nord-Pas-de-Calais est une tour de guet surmontée d'un carillon et d'une girouette. Plusieurs beffrois méritent vraiment d'être vu comme celui de Béthune, beffroi médiéval le plus ancien de la région ou encore ceux d'Hesdin, de Calais, d'Arras ou de Boulogne-sur-Mer.
On désigne par beffroi (ou baffraiz en vieux français) un ouvrage de charpente destiné à contenir et à permettre de faire mouvoir des cloches ; prenant le contenant pour le contenu, on a donné le nom de beffroi aux tours renfermant les cloches de la commune. Les tours roulantes en bois destinées à l'attaque des places fortes pendant le Moyen Âge, et jusqu'à l'emploi de l'artillerie à feu, sont aussi nommées beffrois ou bretèches.
À partir du XIIe siècle, les communes libres firent élever des beffrois. Après l'obtention de leurs seigneurs du droit de s'administrer elles-mêmes par des chartes, l'érection de tels monuments marquaient leur autonomie et leur puissance. De plus, une horloge sonnant les heures symbolisait un changement dans le découpage du temps. Auparavant, la journée était rythmée par les cinq prières sonnées par les clochers des églises : mâtines, nones, vêpres, etc. Le temps que marquaient ces sonneries était un temps divin. La construction d'un beffroi sonnant les heures marque le passage à un temps profane, consacré au commerce, et donc consacre l'avènement de la bourgeoisie urbaine.
Les clochers des églises sont toujours disposés pour contenir des beffrois en charpente, au milieu desquels manœuvrent les cloches. Ces beffrois sont posés sur une retraite ou sur des corbeaux ménagés dans la construction des tours, et s'élèvent en se rétrécissant vers leur sommet afin de ne pas toucher les parois intérieures de la maçonnerie lorsque le mouvement imprimé aux cloches les fait osciller, et aussi pour présenter une plus grande résistance à l'action de va-et-vient de ces cloches mises en branle. Lorsque la masse des cloches utilisées atteignit des sommets, on dut les suspendre dans des beffrois de charpente indépendants de la construction en maçonnerie. En France, en Belgique, en Allemagne, on construisait déjà, au Xe siècle, des clochers d'un diamètre tel qu'il fait supposer l'emploi de fortes et nombreuses cloches, la construction de beffrois intérieurs de charpente très importants. Il ne nous reste pas une seule de ces charpentes antérieures au XVIe siècle. Nous ne pourrions donc donner un exemple appuyé sur un monument existant.
Le premier beffroi de France fut construit à Poitiers, après 1199. Il a depuis disparu.

09:09 Publié dans Les beffrois | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : beffroi