06/02/2009

Le Carnaval de Bailleul

BailleulCarnaval.jpgDurant 4 jours, la ville de Bailleul se métamorphose, laissant place à des groupes de gens masqués qui dansent et chantent à tue-tête. Cortèges de chars et de groupes, sortie du géant Gargantua, bal masqué, animations carnavalesques dans les cafés et rues de la ville, fête foraine... C'est le grand défoulement. Le lundi après-midi est réservé au carnaval des enfants.
De l'énergie, les carnavaleux de Bailleul en ont à revendre. Plus de trois jours en fête, et ils se révèlent toujours d'aplomb. Pour preuve, les dizaines de chars qui défilent pour le cortège de Mardi Gras, hier, et les milliers de personnes venues les admirer. On voit tout ce monde déambuler, danser, chanter... Bailleulois et autres sont toujours maquillés, toujours déguisés.
C’est sur ce refrain que Bailleul vit les mo­ments les plus forts de son carnaval, qui depuis 1853, vibre aux sons des musiques et groupes régionaux.
Fondée en 1852, sur une idée d’Emile Col­paert, la Société Philanthropique s’efforce, depuis près d’un siècle et demi, de faire vivre le Carnaval de Bailleul et d’offrir avec les bénéfices de la quête lors du cortège, un colis de victuailles aux per­sonnes âgées de la commune.
A l’origine, un seul cortège sortait le mardi gras; il était principalement composé du géant Gargantua entouré de marmitons et de l’Harmo­nie du Géant, ainsi que les chars du textile, de la chasse, de la bonbonnière sans oublier le célèbre docteur Francisco Piccolissimo, venu de Pampe­lune pour apaiser les joyeux ripailleurs d’excès gastronomiques de tous genres.
Avec les années, le Carnaval de Bailleul at­trape une importance considérable. Malheureu­sement, la première guerre mondiale lui fut fatale ; Gargantua 1er ainsi que les autres chars disparaissent dans les bombardements.
Pourtant, dès 1921, les Bailleulois, forts de leurs traditions travaillent à sa relance et c’est en 1922, dans une ville en cours de reconstruction, qu’un cortège de fortune verra le jour.
La vie reprenant son cours, les carnavals se succèderont jusqu’à la seconde guerre mondiale où là encore, le matériel de la Société Philanthro­pique sera anéanti (les allemands ayant réquisi­tionné le hangar, laisseront pourrir les chars sur un terrain vague, le manteau rouge de Gargantua Il faisant office de tenture dans les bureaux de la Kommandantur et sa tête aurait été placée sur un char allemand partant sur Dunkerque).
En 1947, un cortège voit à nouveau le jour, cette année là, Gargantua 3ème du nom est pré­senté pour la première fois à la foule. Malheureusement, sa vie fut éphémère puisqu’il brûla dans l’incendie du hangar en 1962. C’est donc Gargan­tua IV qui, haut de ses cinq mètres, assiste aux festivités du mardi gras depuis 1965.
Si l’on peut attribuer à Emile Colpaert la conception des festivités, on peut penser qu’il écrivit aussi les paroles de l’air du Géant, pour accompagner Gargantua 1er lors de sa première sortie. A la suite de cette chanson sont venus s’ajouter il airs puisés dans le répertoire popu­laire pour créer la série des “Vieux Afrs Bailleu­lois” ; Ces airs sont donc interprétés chaque année par l’harmonie municipale de Bailleul métamor­phosée le temps d’un jour en harmonie du Géant.

05/02/2009

Le Carnaval de Dunkerque

carnaval-de-dunkerque.gifS'il y a une chose représentant la ville de Dunkerque c'est bien son Carnaval.
Le carnaval de Dunkerque, c'est une histoire qui remonte au 17ème siècle, temps où les pêcheurs s'en allaient la moitié de l'année affronter les mers déchaînées d'Islande pour ramener la morue.
Avant de partir, les marins faisaient la fête.
Une année le départ pour l'Islande coïncide avec les jours gras juste avant le Carême. Les marins se déguisent, la bande des pêcheurs ou "Vischersbende" est née.
De nos jours, le carnaval est une véritable institution voire presque une religion à Dunkerque.
Faisant fi de toute distinction sociale, cadres supérieurs ou ouvriers, tout un chacun peut entrer dans la bande pour peu bien sûr qu'il soit travesti.
Chaque village de Flandre maritime possède sa bande et défile de mi-janvier à mi-mars.
Mais le point d'orgue est la bande des pêcheurs réunissant des milliers de carnavaleux qui, sous la conduite du tambour major "Cô Schlock II" s'en va rendre un vibrant hommage à son héros Jean Bart, le célèbre corsaire dunkerquois mort en 1702.
Le cortège passe sous les balcons de l'hôtel de ville d'où sont jetés selon la tradition des kilos de harengs et se dirige enfin vers la statue de Jean Bart.
Là, lors du rigodon final, tous les carnavaleux entament l'Hommage à Cô Pinard et surtout la Cantate à Jean Bart, deux hymnes entonnés d'une seule voix dont l'un à genoux.
La bande n'est qu'un des aspects du Carnaval. La plupart des carnavaleux s'égaillent aussi dans les chapelles des particuliers, dans les différents bars de la ville et poursuivent toute la nuit dans les bals carnavalesques.


04/02/2009

Les carnavals du Nord Pas-de-Calais

Carnavaleuses.jpgPresque toutes les villes organisent un carnaval et sortent régulièrement leurs géants. Le Nord ne compte pas moins de 200 grands mannequins d'osier d'une dizaine de mètres de haut : Martin et Martine à Cambrai, Lydéric et Phinaert à Lille... A Douai, madame Gayant a bien du mal à ramener à la maison son mari, parti faire la tournée des débits de boisson de la ville. La tradition de ces figures tutélaires est si vivace, que les représentants des héros légendaires continuent, depuis le XIVe siècle, de se marier et d'avoir des enfants.

Si la région vous paraît rude par sa situation sachez que les habitants y sont très agréables, chaleureux. Ils possèdent une joie de vivre qu’ils aiment partager. Les fêtes locales (kermesses, carnavals, 51 par an) sont légions, avec une préférence pour les carnavals et la vie des géants. Attention aux harengs à Dunkerque ! Lille et sa brocante de plus 100 Km de trottoirs, le 1er week-end de septembre avec ses fameuses moules.

Le Nord-Pas-de-Calais a toujours été une région d'excès : excès dans la guerre, excès dans le travail, excès dans les luttes sociales, excès dans l'amitié, alors bien sûr excès dans la fête. Ainsi, il y a des siècles, avaient lieu dans le Nord-Pas-de-Calais des sortes de fêtes des fous, au mois de la Trinité, qui duraient deux jours. Un défoulement qui convoyait les processions religieuses, un défoulement excessif mais canalisé par le clergé, qui finissait par s'y mêler. La cavalcade était menée par le fou officiel de la ville, encadré par des chanoines qui braillaient en imitant l'âne. Les édiles bourgeois jetaient au peuple des dragées et autres coupe-faim. On perçait gratuitement des tonneaux de vin. Le soir, on repeuplait joyeusement hors mariage dans les bosquets. Deux jours. Et basta ! Et l'on pense que ces fêtes médiévales sont à l'origine des carnavals du Nord d'aujourd'hui. Quelques indices : on jette toujours quelque chose à la foule, à la foule déguisée ; on porte toujours quelque chose en procession. Et aujourd'hui, dans les villes du Nord, le carnaval est devenu incontournable. Ça se passe là-bas dans les temps d'avant Carême, au temps où les terres et le mardi sont gras, au temps du droit à la viande, de l'aval à la carne (d'où « carnaval »). Imaginez cent, mille... une foule de masques. Travestis en charbonnés, enfarinés, multicolores. Et voilà que depuis le balcon de l'hôtel de ville le bourgmestre - pardon, le maire - lance ses gendarmes sur la foule (rassurez-vous, aucune répression ; là le gendarme n'est ici qu'un autre nom encore du hareng saur). Et quand le soir les carnavaleux entonnent l'hymne à Jean Bart, on a la chair de poule. C'est les fédérés chantant La Marseillaise. Et quand arrivent ces paroles à la cantate à Jean Bart « Et la cité qui te donnera la vie érigera ta statue en autel... », le profane devient sacré. Et partout dans le Nord, par ces temps de fête, sortent les géants. Ce sont des personnages de carton pâte, peints dans des couleurs vives où dominent le plus souvent le rouge feu et les jaunes allumés, et armés d'une structure d'osier. La plupart du temps, ils portent des noms liés par un bout de sentiment à la ville. À quelques exceptions près, les géants sont toujours la représentation des héros profanes de leur cité, ou des laborieux mais positifs moyens de la ville

Souvent chantée, la tradition d'accueil des gens du Nord n'est plus à prouver.

C'est aussi le pays des géants, des carnavals, des braderies et des ducasses. Le plus grand des carnavals, celui de Dunkerque, mobilise pendant plusieurs semaines des dizaines de milliers de danseurs et de "carnavaleux". Unique et inoubliable, la braderie de Lille réunit, chaque premier week-end de septembre, un million de personnes venues des quatre coins de l'Europe pour l'affaire du siècle. 1300 braderies et ducasses (fêtes foraines) se tiennent chaque année dans la région.

A ne surtout pas oublier : la fête des mineurs qui se déroule le jour de la Sainte Barbe.

Les très nombreuses bières régionales et les traditionnelles moules frites accompagnent toutes les fêtes.